La sécheresse qui sévit au pays des kangourous depuis près de dix
ans contraint les autorités à construire des usines pour dessaler l'eau
de mer. Un choix qui pèse sur les factures et irrite les écologistes,
écrit le New York Times. Les cinq plus grandes villes d’Australie ont
décidé de consacrer plus de 10 milliards d’euros à la construction
d’usines de dessalement. Bon nombre d’habitants, excédés par la hausse
de leur facture d’eau, et de défenseurs de l’environnement, inquiets de
l’impact de ces usines sur le climat, considèrent ces projets comme un
énorme gaspillage d’énergie. Les opposants à cette politique affirment
qu’il existe d’autres solutions moins chères. Ils militent pour une
meilleure gestion des réserves, qu’il s’agisse des réservoirs ou des
sources souterraines. Les villes pourraient facilement réduire de 20 %
leur consommation d’eau sans même imposer de restrictions aux habitants,
estime Stuart White, directeur de l’Institute for Sustainable Futures,
un organisme de recherche sur le développement durable, à l’Université
technologique de Sydney. Les usines de dessalement ont également
contribué à refroidir l’enthousiasme de certains pour la "Grande
Australie", un projet du gouvernement misant sur l’immigration afin de
faire passer la population du pays de 22 millions aujourd’hui à 36
millions en 2050.
Norimitsu Onishi, New York Times – Courrier
International 08-09-2010